Peut-on travailler avec une sciatique ?

Une douleur Vicieuse

Il y a des douleurs qui s'invitent dans le quotidien sans prévenir. La sciatique en fait partie. Elle peut surgir après un faux mouvement, une longue journée assise, ou sans raison apparente, comme une tension silencieuse qui finit par se faire entendre. Et là, une question revient souvent, lancinante : peut-on vraiment continuer à travailler avec une sciatique ?

Mais qu'est-ce qu’une sciatique ?

La sciatique est une douleur provoquée par l’irritation ou la compression du nerf sciatique, le plus long nerf du corps humain. Il part du bas du dos, traverse les fesses, descend le long de la jambe jusqu’au pied.

Lorsqu’il est comprimé, cela peut entraîner des douleurs vives, engourdissements ou sensations de brûlure.

Elle touche généralement un seul côté du corps et peut être liée à une hernie discale, une mauvaise posture ou une tension musculaire. C’est une douleur nerveuse, souvent persistante, qui peut varier en intensité selon les mouvements et les positions.

Quand chaque geste devient un défi

Ceux qui l'ont déjà vécue savent : la douleur sciatique ne se contente pas d'un petit pic désagréable. Elle peut irradier du bas du dos jusqu'à la jambe, parfois jusqu’au pied. Une gêne constante, sourde ou vive, qui s'accentue quand on reste trop longtemps dans une même position.

Travailler, dans ces conditions, peut ressembler à une course d'obstacles. Que l'on soit assis devant un ordinateur, debout à servir des clients, ou constamment en mouvement, chaque situation impose ses propres défis.

Mais faut-il forcément tout arrêter ?

Travailler avec une sciatique : c’est possible… mais pas n’importe comment

Comprendre son corps pour mieux s’adapter

La première étape, c’est de s’écouter. La sciatique est souvent le signe que le corps demande une pause, un ajustement. Continuer à travailler, oui, mais à condition d’adapter son environnement et ses habitudes.

Les ajustements simples qui font la différence

• Changer régulièrement de position : Alterner entre assis, debout, et marcher quelques pas chaque heure permet de soulager la pression sur le nerf.
• Utiliser un coussin lombaire ou un support adapté pour le dos.
• Rehausser l’écran et ajuster la hauteur de la chaise pour garder une posture neutre.
• Intégrer de petits étirements doux dans la journée, sans forcer.

Ce ne sont pas de grandes révolutions, mais ces petits gestes ont le pouvoir d’apaiser les tensions et de rendre le quotidien plus supportable.

Faut-il arrêter de travailler en cas de sciatique aiguë ?

Quand la douleur devient trop intense (celle qui empêche de dormir, de marcher normalement, ou qui engourdit une jambe) il est essentiel de consulter. Dans ces cas, un arrêt de travail temporaire peut être la meilleure solution pour éviter que la situation ne s’aggrave.

Continuer coûte que coûte, par culpabilité ou pression, peut entraîner des complications nerveuses, voire une chronicité. Or, un nerf qui s’enflamme trop longtemps prend beaucoup plus de temps à se calmer.

Quels métiers sont les plus à risque ?

Certains emplois sollicitent plus le dos que d'autres :

• Les métiers sédentaires (bureaux, informatique, secrétariat) peuvent aggraver la douleur si la posture est mauvaise.
• Les métiers physiques (logistique, soins, bâtiment) sollicitent les lombaires, souvent sans relâche.
• Les métiers avec de longues stations debout (enseignants, hôtesses de caisse, vendeurs) provoquent une tension continue.

Pour tous, il existe des pistes d'adaptation. Le dialogue avec l’employeur, le médecin du travail, ou un kinésithérapeute permet souvent de trouver un compromis entre repos et maintien d'activité.

Conseils doux pour soulager la sciatique tout en travaillant

Créer un cocon de confort, même au bureau

• Apportez un petit plaid roulé ou un coussin ergonomique : comme une écharpe douce pour le bas du dos.
• Si possible, travaillez près d'une source de lumière naturelle. Elle apaise le mental, qui peut amplifier la douleur.
• Gardez une bouteille d’eau chaude ou un coussin chauffant prêt, à utiliser entre deux tâches.

Écouter sa respiration

C’est simple, gratuit, et souvent négligé. Quelques inspirations profondes, lentes, peuvent aider à relâcher les tensions. Entre deux e-mails, fermez les yeux, sentez l'air passer, laissez tomber les épaules. La douleur n’a pas toujours besoin d’un médicament pour baisser d’un cran.

Faut-il en parler à son employeur ?

Oui, sans honte. Travailler avec une sciatique ne fait pas de vous quelqu’un de moins performant. C’est une situation temporaire qui nécessite de la bienveillance — envers vous-même, mais aussi dans les échanges professionnels. En expliquant les limitations et les ajustements nécessaires, on évite l’épuisement et on renforce la relation de confiance.

En résumé : votre bien-être avant tout

Travailler avec une sciatique, c’est possible — mais pas au détriment de votre santé. Avec des gestes doux, un peu d’écoute de soi, et un environnement adapté, on peut traverser cette période sans se blesser davantage.

Prenez soin de vous, autorisez-vous la lenteur, et n’ayez pas peur de demander de l’aide. Parfois, une pause vaut mieux qu’un forcing.

Et vous ? Qu’est-ce qui vous soulage au quotidien ? Partagez vos astuces en commentaire, ou parlez-en avec un professionnel. Vous n’êtes pas seul(e).

Les questions qu'on se pose souvent

Peut-on marcher avec une sciatique ?

Oui, et c’est même conseillé si la douleur le permet. La marche douce favorise la circulation et évite la raideur.

Le repos total est-il une bonne idée ?

Pas forcément. Un repos trop prolongé peut aggraver la raideur. Mieux vaut alterner entre repos et mouvement adapté.

Quelle position de travail adopter ?

Celle qui soulage le plus votre dos : souvent une posture droite, soutenue, avec les pieds bien à plat. Le mouvement reste essentiel.

Est-ce reconnu comme un motif d'arrêt ?

Oui, si la douleur empêche de travailler dans de bonnes conditions. Le médecin traitant peut prescrire un arrêt temporaire.